L’automne, le mois de ma guérison

En 2021, j’ai vécu ce que beaucoup de personnes ont malheureusement vécu dans leur vie : un burnout. Il m’a collé à la peau durant de nombreux mois, plus d’une année. Il s’était installé calmement et silencieusement en moi l’année précédente, et ce n’est qu’à l’explosion que j’ai compris qu’il avait pris possession de mon esprit et de mon corps.
L’explosion est arrivée à l’été et malgré les beaux jours, une randonnée de quatre jours en Bretagne avec des personnes positives, du temps avec ma famille, ma fille et la chaleur, il ne m’a pas lâché. Je passais mon temps allongée dans mon lit à pleurer. Comme lorsque l’on est enfant et que l’on pleure à chaudes larmes, après l’épisode de tempête on ressent comme un bien être intérieur, une paix. Alors me mettre dans cette situation me permettait une sorte de bien être et je ne parvenais pas à sortir de ce cercle vicieux. Je me faisais mal, pour me faire du bien.
Puis, la rentrée est arrivée, je suis retournée au travail à contre coeur et me sentant un peu « bête ». Mon employeur de l’époque m’avait demandé de le suivre pour discuter et clarifier les choses : « vous êtes malade, ce n’est pas honteux, c’est ce qui arrive quand on n’a plus de force ». Alors il m’a informé que je pouvais quitter l’entreprise si je le souhaitais et même me mettre encore en arrêt si j’en avais besoin. Je l’avais mal pris, je m’étais sentie non essentielle et de trop. Il m’avait même parlé de ma tenue vestimentaire. C’est vrai, je portais de vieux jeans confortables et des sweats bien larges, je ne me maquillais plus et les cheveux, n’en parlons pas…
Puis l’automne a débarqué et m’a couvert de sa douceur. Car oui, pour moi l’automne est doux et confortable. Il a quelque chose de rassurant dans le fait qu’il nous invite à nous couvrir, à prendre soin de nous et à ralentir. Fini la folie de l’été où nous courrons partout, le potager, les vacances, les cris des enfants, les journées moins organisées car plus longue en temps de lumière. Non, l’automne nous fait comprendre qu’il faut ralentir et prendre soin de soi. Alors on sort nos plaids, nos bouillottes, nos recettes de plats gratinés ou de pâtisseries au courges et à la cannelle. On s’arme de nos plus douces plantes aromatiques et medicinales séchées durant l’été pour nous faire d’agréables infusions qui viendront réchauffer notre corps et notre esprit. Pour les personnes qui ont cette chance, c’est le moment d’allumer les cheminée et de laisser crépiter les buches tout en laissant les flammes danser à la demande de l’air passant.
C’est les grosses chausettes, les films dans le canapés les après midi de week-end douillés. C’est l’odeur des chataignes dans la maison, celle des pommes fraichement ceuillies qui transpirent à la chaleur du four. C’est se poser dans le canapé face à la fenetre et regarder les arbres danser au rythme des rafales du vent. C’est n’entendre que le bruit de l’horloge, ou du chien qui soupire.
L’automne apporte une sorte de sérénité douce et chaleureuse.
Lorsque l’automne est arrivée en plein mon burnout, il m’a permi de ralentir et de me rendre compte que le moment présent était important. Alors, après une session de menage de l’appartement, je me posais dans le canapé, face à la fenetre, toujours, et je regardais les arbres danser avec les oiseaux. La pluie pouvait tomber, je ne trouvais cela que plus beau. Une infusion menthe, mélisse et romarin, un cookie maison. J’allumais la télévision uniquement pour y projeter des sons mélodieux de relaxation. Je prenais un livre et je ne regardais plus l’heure, ma chienne posée à mes pieds pour les réchauffer et le chat assis sur la table à regarder par la fenetre.
Je me suis laissée porter par les podcasts de Spiritualista sur la spiritualité et le développement personnel et tout en écoutant les mots « mais oui, c’est évident ! » qui ne cessaient de chanter dans ma tête. La voix d’Amel, son optimisme et sa joie de vivre me poussaient à croire en moi et à remonter la pente. J’avais envie d’affronter les problèmes et de dire adios amiga à ma tristesse.

J’ai alors réalisé que j’avais la chance d’avoir un corps en bonne santé, des membres qui fonctionnent et un entourage qui m’aime et que j’aime. Alors, petit à petit, après avoir collé sur mon frigidaire un post-it avec écrit « je suis la seule responsable de ma vie et de mon bonheur », j’ai mis en place des choses.
- Bullet Journal
- Journal de gratitude envers ma vie, mais aussi envers moi !
- Journaling en fin de journée
- Organisation dans ma vie
- Créativité : peinture, bougies, crochet, macramé, bricolage…
- Rangement de mon lieu de vie, de ma chambre et de mon bureau
- Tri dans mes affaires, je me suis débarrassée des choses dont je ne me servais pas
- Mise en place à l’écrit d’un futur potager
- Lecture de livres inspirants
- Moments de méditation, de relaxation et exercices de respiration
- Balades plus longues
- Sport : Hiit, yoga, course à pieds
- Soins de mon corps avec des bains de pieds, des automassages…
Je me suis accordée du temps rien que pour moi. Des moments de décompression sans culpabilité. Oui, j’avais le droit de prendre une heure par jour pour me faire du bien.
Je me suis laissée guidée par la sensation de paix que m’offrait l’automne, la lenteur, les moments de cocooning et la créativité.
Et vous ? Ressentez vous ce changement d’ambiance ?